La Carraire dans son ensemble est un quartier urbain d’une grande complexité tant dans sa forme urbaine que dans son fonctionnement. Il est constitué d’un ensemble de bâtiments hétérogènes, dont le plan de composition est difficile à comprendre au premier abord. Des ensembles immobiliers de logements sociaux déjà vieillissants datant de la fin du XXème côtoient des ensembles pavillonnaires, accompagnés d’équipements publics, ainsi que des immeubles plus récents. Les bâtiments sont implantés selon un plan de composition typique des années postmodernes : la modernité tentant de se croiser avec le vernaculaire, les perspectives avec les impasses, les blocs avec les allées, les arcades hautes avec les passages étroits, les passages hauts
avec les arcades minuscules, les recoins avec les vides, les petites ruelles avec les giratoires… Le tout avec plus ou moins de réussite et de nombreux aléas, pour le plus grand plaisir de leurs concepteurs, mais pas toujours celui des habitants.

Les espaces publics sont généreux mais les voiries sont labyrinthiques, finissant le plus souvent en impasses, tandis que les espaces plantés forment un joyeux désordre autant que de nombreux délaissés. La complexité et la diversité des petits espaces rend l’entretien difficile. Des bâtiments souffrent de désordres de la même manière que les espaces extérieurs se dégradent, tant en pieds d’immeubles qu’au milieu des espaces publics. Au centre de parc, les « chemins de l’âne » tracés par les usagers sont presque plus nombreux et plus aisément praticables que les allées en courbes ou en angles dessinées par les concepteurs initiaux.